Rémunération des cadres : le grand écart avec le secteur privé
L’UNSA Fonction Publique a participé à un Groupe de Travail portant sur un diagnostic de l’évolution de la rémunération des agents publics le 30 avril. Ce groupe de travail présentait leurs rémunérations moyennes en 2021. Nous avons donc complété les données avec l’édition 2021 du Rapport Social Unique (RSU) de la Ville de Paris.
Sous l’effet de l’absence de revalorisation régulière du point d’indice des fonctionnaires (notre communication du 15 janvier 2024), le décrochage du niveau de rémunération est flagrant entre le secteur privé et le secteur public selon l’INSEE entre 2010 et 2021 (plus de 6%).
Aussi, si les rémunérations moyennes 2021 des professions intermédiaires (catégories B), des employés et ouvriers (catégories C) présentent peu d’écart, entre secteur privé et secteur public, les cadres (catégories A et A+) du secteur public ont une rémunération nette moyenne inférieure à celle du secteur privé, hormis dans la Fonction Publique Hospitalière (par l’effet des rémunérations servies aux médecins et pharmaciens). L’écart de rémunération est en moyenne de 837€ net par mois pour les cadres de la Ville de Paris par rapport au secteur privé.
On constate que si les agents de catégorie B ou C de la Ville de Paris ont des rémunérations mensuelles nettes moyennes supérieures de respectivement 163€ et 181€ à celles dans la Fonction Publique Territoriale, compensant pour partie la cherté de la vie en région parisienne, à l’inverse, les agents de catégories A et A+ ont, en moyenne, une rémunération très équivalente à celle dans la Fonction Publique Territoriale (+29€).
Voir les graphiques
Pour l’UNSA Cadres supérieurs Ville de Paris, le décrochage des rémunérations des cadres de la Ville de Paris ne s’explique pas seulement par le gel du point d’indice des fonctionnaires par l’Etat, mais est le résultat d’une politique systémique et délibérée de la Ville de Paris :
- Un Ratio Promus Promouvables (RPP) inchangé pour les A+ ou augmenté de seulement 10 points pour une majorité de A versus un RPP à 100% pour les B et C ;
- Des revalorisations annuelles des primes toujours inférieures, en pourcentage, pour les A par rapport aux B et C ;
- L’absence d’attribution de nouvelles NBI pour les A à la différence de ce qui se fait à l’Etat et dans certaines collectivités ;
- La suppression du bénéfice de certaines indemnités pour les A, comme l’indemnité forfaitaire d’itinérance (IFI) en 2023.