Réforme des retraites : des bruits de couloir en attendant les annonces du gouvernement Même si la réponse définitive ne sera dévoilée qu’en 2019 quelques pistes nous permettent cependant d’avoir une petite idée de la manière dont les retraités vont être mangés (après une baisse de leur pouvoir d'achat) :
1) Pierre angulaire du nouveau système universel le principe «d’un euro cotisé donne les mêmes droits quel que soit le statut (salarié, fonctionnaire ou indépendant…) ». Ce n’est pas le cas, très loin n’en faut, actuellement avec 42 régimes aux règles de calcul très différentes. Nous sommes avides de voir comment, tel Alexandre le Grand, le gouvernement tranchera ce nœud gordien.
2) Les trimestres ne compteront plus puisque tout fonctionnera par points
3) Un âge minimum de départ en retraite sera cependant maintenu afin d’éviter que certains ne partent trop tôt avec de toute petite retraite et que cela pèse sur la solidarité nationale.
4) Une retraite minimale sera garantie par les personnes ayant eu des revenus modestes durant leurs carrières.
5) Le montant des cotisations ne sera pas identique. En effet, qui dit système universel ne dit pas taux de cotisations égaux.
6) Le bonus de pensions pour ceux qui reportent leur départ à la retraite au-delà de l’âge légal et qui ont cotisé un nombre de trimestre suffisant sera maintenu mais dans quelles conditions mystère…..
7) Les retraites resteraient financées par répartition (les actifs actuels finançant la pension des personnes déjà retraitées)
Tous ces beaux et grands principes ne restent que des mots et des bruits de couloir. En effet, un certain nombre de réunions de négociations (selon la notion du dialogue social du gouvernement) sont encore prévues avec les organisations syndicales mais nous ne nous faisons peu d’illusion, au final l’exécutif tranchera. Beaucoup de questions demeurent sans réponses :1) Qui assurera la gouvernance du système.
2) Quid de la retraite complémentaire du secteur privé et la «merveilleuse » RAFP du secteur public.
3) Que deviennent les droits à la retraite dits « non contributifs » (chômage, maladie, maternité, supplément pour enfant, pénibilité…).
4) Quelle pension de réversion pour les veuves et veufs (droit bien en danger selon les dernières annonces du gouvernement).
5) Pour les fonctionnaires qu’elle sera l’assiette de cotisation (actuellement le traitement budgétaire plus l’indemnité de résidence et la NBI.
En avril 2018, lors d’un colloque au Sénat Jean-Paul Delevoye (haut-commissaire à la réforme des retraites nommé le 14 septembre 2017) a évoqué une possible entrée en vigueur en 2025 (lors d’un deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron ?) avec une phase de transition qui devrait durer plusieurs années avec une cohabitation des deux systèmes.
Rien n’est réglé, tout reste à faire même si quelques grandes lignes semblent tracées les détails non résolus sont pléthores et tout le monde sait que le diable, même s’il s’habille en Prada, se cache toujours dans les détails.