Paris Musées : la performance à tout prix
Feuille de route du Premier adjoint à la Maire chargé de la culture et contrat de performance 2016-2020 de l’établissement public Paris Musées sont bien sur la même longueur d’ondes : le développement de la politique culturelle municipale n’est ambitieux que dans son but.
Comme d’habitude, les objectifs devront être atteints malgré de fortes contraintes économiques et organisationnelles : la performance avant tout, fi des dommages collatéraux, en clair les personnels sont les grands perdants.
...
Mutualisation et redéploiement : comment masquer les suppressions de postes
Le dernier Comité technique de l’EPPM, qui s’est tenu le 7 décembre 2016, a fait l’objet pour ses points 2 et 4 d’un vote unanimement contre des représentants du personnel. Les organisations syndicales ne sont en effet pas prêtes à cautionner une réorganisation qui prend si peu en compte les personnels. Qu’on en juge : le point 2 concerne la création d’une nouvelle cellule « volante » de 10.agents d’accueil de surveillance et de sécurité, destinée à pallier le manque d’effectif ponctuel dans les établissements. En fait, les agents sont affectés à l’unité intermusées de surveillance uniquement par redéploiement. De plus, tous les doutes sont permis quant à l’attractivité du poste : 25 euros d’indemnité mensuelle brute semblent suffisants à l’administration pour compenser une perte réelle de qualité de travail.
Quant au point 4, il porte sur l’organisation de l’accueil et de la surveillance au sein des musées Bourdelle, Cernuschi, Cognacq-Jay et Vie Romantique ; en fait, il s’agit de supprimer les Postes Centraux de sécurité de nuit de ces établissements, suppression votée au Conseil d’Administration de l’EPPM de juillet 2016. Précisons que cette suppression fait suite à un audit qui préconise un système uniquement basé sur la télésurveillance. Ne doutons pas que désormais le matériel sera parfaitement entretenu : Fantômas n’a qu’à bien se tenir !
Accompagnement des agents : des limites vite atteintes
Cette suppression de postes de nuit entraine de fait la disparition des postes d’adjoints d’accueil et de surveillance faisant fonction de veilleurs de nuit, et concerne vingt-quatre agents. Que ces agents aient organisé un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée en fonction de leurs horaires de travail décalés ne semble pas concerner l’administration ! Rappelons en outre que cette catégorie d’agents n’est pas reconnue comme « active » par le décret d’État mais comme sédentaire, ce qui ne permet pas de reconnaitre la pénibilité résultant du travail de nuit.
Ces agents devraient se voir proposer d’autres postes au sein de l’Établissement Public, la bienveillance de l’administration allant même jusqu’à leur conseiller d’envisager de postuler dans une autre collectivité. C’est ainsi que la politique des ressources humaines s’adapte aux mutations de l’activité … Et pourquoi s’inquiéter alors que l’employeur Paris Musées met en œuvre un plan de prévention des risques psycho-sociaux ayant pour principal objet l’amélioration du cadre de vie au travail et les conditions de travail ?
Innovation : domaine réservé
La directrice générale de Paris Musées ayant souvent rappelé la volonté d’innovation de l’établissement, à son tour l’UNSA a proposé au Conseil d’Administration du 16.décembre.2016 l’innovation suivante : compenser par une prime ou indemnité la perte financière subie par les agents amenés à travailler de jour et non plus de nuit.
Cette proposition n’a pas retenu l’attention du président du Conseil d’Administration, Bruno.Julliard. Nous avons bien compris que tout le soin apporté à la mise en valeur, à l’enrichissement des collections et à la démocratisation de la culture à Paris a pour corollaire un désintérêt patent à l’égard des personnels.