« Nous connaissons l’état d’urgence ! »
À l'occasion de la réunion du bureau national de l'UNSA le 25 novembre, Luc Bérille, Secrétaire Général (.photo ci-contre.) a fait un point sur la situation actuelle en France : les attentats commis par l'EI qui ont frappé notre pays et leurs suites (.en ce qui concerne notamment l'instauration de l'état d'urgence.), mais également la situation économique, l'accord PPCR (.parcours professionnels, carrières et rémunérations.), et la réforme territoriale. Luc Farré, SG de l'UNSA Fonction Publique, a ensuite notamment abordé les prochaines élections régionales
«.Un projet totalitaire terrifiant »
«.Qui aurait dit que nous connaîtrions un jour, en France, le régime de l'état d'urgence ? Pour nos générations, vivant depuis des décennies dans un pays de liberté au cœur d'un continent prospère et paisible, c'est évidemment un choc, qui nous prend tous de court.». C'est par ces mots que Luc Bérille, Secrétaire Général de l'UNSA, a commencé son intervention lors du dernier bureau national.
Évoquant les attentats du 13 novembre, et le «.terrorisme assassin planifié de façon froide et organisée par Daech au service d'un projet totalitaire terrifiant habillé d'oripeaux qui se veulent religieux.», Luc Bérille a notamment déclaré : «.Je ne sais pas si la France est en guerre au sens normatif du terme mais ce dont nous pouvons être certains en tout cas, c'est que la guerre a fait irruption en France.».
Dans ce contexte «.de flots de sang et de douleurs.», la légitimité syndicale à s'exprimer et à agir se situe à deux niveaux. «.On la trouvera d'abord sur le terrain de la sécurité des personnes, de leur intégrité physique et tout simplement de leur droit à la vie. On la trouvera, ensuite, sur le terrain de la démocratie qui est ici frontalement attaquée, démocratie dont, syndicalement, nous sommes partie intégrante puisque nous en sommes une des composantes sociales.».
L'UNSA approuve l'état d'urgence décrété par le Gouvernement puis prolongé par le Parlement, avec toutes ses conséquences possibles : restriction de la liberté de circulation dans certains lieux ou pour certaines personnes à travers l'assignation à résidence ou l'interdiction de séjour, interdiction de certaines réunions publiques, fermeture de certains lieux de réunion, réquisition de personnes ou de moyens privés, perquisitions administratives hors du cadre procédural habituel. «.Car, dans ce moment exceptionnel, c'est une des conditions de combattre un adversaire engagé dans une lutte mortifère.».
«.Bien évidemment – a précisé Luc Bérille – la restriction partielle des libertés individuelles qu'implique l'état d'urgence ne peut être pour nous qu'exceptionnelle et contrôlée. Ainsi, la rigueur des mesures d'exception consenties doit rester proportionnée à la hauteur réelle des menaces.».
Deux signaux positifs au niveau économique
«.L'INSEE nous a apporté la bonne nouvelle d'un 3ème trimestre 2015 enregistrant une croissance de 0,3 % après la décevante stagnation du trimestre précédent.» a ensuite déclaré le Secrétaire Général de l'UNSA. «.Deux signaux très intéressants.» sont révélés par ce chiffre : - le maintien d'un bon niveau de consommation, conséquence des bas prix de l'énergie ; - l'augmentation de l'investissement des entreprises.
«.Nous avons obtenu de meilleures grilles de rémunérations.»
En ce qui concerne l'accord sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations (.dit “.accord PPCR.”.), Luc Bérille a rappelé qu'il avait été signé par l'UNSA, la CFDT, la CFTC, la CGC, la FA–FP et la FSU, représentant globalement 46 % des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles de décembre 2014 (.49 % des voix si l'on ne compte que les organisations siégeant au Conseil commun de la Fonction Publique.). Le Gouvernement Valls a décidé d'appliquer cet accord bien qu'il ne soit pas signé par un nombre de syndicats représentant ensemble 50 % ou plus des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles.
> Lire notre article : l'accord PPCR naît au forceps (.12 octobre 2015.)Tout en reconnaissant que ces chiffres constituent «.un échec pour le Gouvernement.» et en déclarant que «.la question des conditions de validation d'un accord demeure une question tant dans la fonction publique que dans le privé.», Luc Bérille a déclaré : «.La position de l'UNSA a été claire, nous avons négocié, nous avons obtenu de meilleures grilles de rémunérations et surtout des possibilités d'évolution des carrières qui tiennent compte de leur allongement avec la possibilité pour tout fonctionnaire d'exercer sur 2 grades, s'il effectue une carrière complète. Ces avancées, sans être extraordinaires, sont réelles et mesurables dans le temps.».
«.Ce n'est donc plus un accord qui va se mettre en œuvre mais un protocole.» a ajouté le Secrétaire Général de l'UNSA. «.Sans jouer sur les mots, nous le porterons car toutes les grilles de rémunérations devraient être refondues d'ici 2017 pour être mises en application au plus tard en 2020. Plus de 450 textes doivent être modifiés.».
Aux urnes, citoyens !
Pour les élections régionales des 6 et 13 décembre prochains, Luc Bérille a rappelé que chaque conseil régional nouvellement élu devra adopter avant le 1er juillet 2016 une délibération comportant : - l'avis sur le nom définitif de la région ; - l'avis sur le chef-lieu définitif de la région ; - l'emplacement de l'hôtel de la région ; - les règles de détermination des lieux de réunion du conseil régional et de ses commissions ; - le programme de gestion des implantations immobilières du conseil régional.
À noter que les élections professionnelles pour les agents des conseils régionaux pourraient avoir lieu au printemps 2016, le périmètre de nombreuses régions ayant été modifié depuis les dernières élections de décembre 2014. Prenant la parole après l'intervention de Luc Bérille, Luc Farré, Secrétaire Général de l'UNSA Fonction Publique a opté pour «.une expression sobre de l'UNSA.» à l'occasion du prochain scrutin régional «.s'inscrivant dans la continuité de toujours de nos positions.» : 1) un appel citoyen à participer au vote au regard de l'importance des compétences des régions et de leurs répercussions dans la vie quotidienne ; 2) dans ce cadre, le choix libre du bulletin à l'exception des listes Front National ou similaires (.La Ligue du Sud en PACA.). > Lire notre dépêche : L'UNSA se prononce contre le vote FN aux élections régionales (.30 novembre 2015.)> Lire les interventions de Luc Bérille et de Luc Farré lors du bureau national de l'UNSA du 25 novembre 2015