Publié le 17 novembre 2015
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L’UNSA et la COP 21

La 21e conférence des parties (.COP 21.) se tiendra sur le site Paris–Le Bourget du 30 novembre au 11 décembre dans des conditions particulières prenant en compte les attentats du 13 novembre. La COP constitue l'organe suprême de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de 1992. Le mouvement syndical veut rappeler aux gouvernements des 195 États présents dans la capitale française que, face à l'urgence climatique, il faut agir avec ambition et détermination, et demande la mise en place d'une transition juste, créatrice d'emplois.

Quelques rappels

La COP 21 s'inscrit dans un vaste mouvement né de la conférence tenue à Stockholm du 5 au 16 juin 1972. Pour la première fois, un colloque mondial élevait alors la question de l'environnement au rang de problème international d'importance majeure. Avant la conférence de Stockholm on ne comptait pas plus de 10 ministères ou secrétariats d'État pour l'Environnement dans le monde. Dix ans plus tard, en 1982, il y en avait 110.

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (.GIEC.) est créé en 1988 et a pour vocation d'évaluer d'un point de vue scientifique l'influence de l'être humain dans le changement climatique, d'en mesurer les risques, et de proposer des stratégies d'adaptation et d'atténuation.

La Conférence de Rio-de-Janeiro de 1992 (.appelée également “.Sommet de la Terre..) permet l'adoption de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (.CCNUCC.). Cette Convention est entrée en vigueur le 21 mars 1994 et a été ratifiée par 196 parties (.195 États + l'Union européenne en tant qu'institution.). 

La COnférence des Parties (.COP.) constitue l'organe suprême de la Convention. Elle se réunit chaque année lors de conférences mondiales où sont prises des décisions pour respecter les objectifs de lutte contre les changements climatiques. Les décisions ne peuvent être prises qu'à l'unanimité des partis ou par consensus. La COP se tient par rotation dans un des pays des cinq groupes régionaux de l'ONU : Afrique, Amérique du sud et Caraïbes, Asie, Europe centrale et orientale, Europe de l'Ouest et autres. En 2015, se tiendra à Paris la 21e conférence..d'où le nom de COP 21.

Lors du Sommet de la Terre de 1992, le concept de développement durable fait consensus pour décrire un processus d'évolution permettant de répondre aux nécessités du présent sans hypothéquer le futur. 170 des États présents lors de ce Sommet à Rio ont adopté l'Agenda 21, ainsi dénommé car il se présente comme un programme d'action pour le XXIe siècle.  Cet Agenda comprend près de 2 500 recommandations touchant à tous les domaines où l'action humaine influence l'évolution de l'environnement.

La COP 3 tenue à Kyoto en décembre 1997 permet l'adoption d'un accord international dit protocole de Kyoto. Cet accord met en place des objectifs contraignants en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans la plupart des pays. Il n'entre en vigueur qu'en février 2005, 55 pays représentant au moins 55 % des émissions de dioxyde de carbone (.CO2.) en 1990 l'ayant alors ratifié.

L'accord de Copenhague de 2009 entend limiter le réchauffement climatique à + 2° C. Cet accord sera un échec. La COP 20 de Lima (.2014.) mettra encore davantage au premier plan la nécessité d'efforts supplémentaires pour parvenir aux objectifs de maintien du réchauffement climatique sous la barre des + 2° C d'ici à 2100. Elle débouche sur la rédaction d'un document préparatoire au futur accord de la COP 21 de Paris.

Le 5e rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (.GIEC.) de 2014 prévoit quant à lui une hausse des températures allant de + 0,3° C à + 4,8° C d'ici 2100.

L'objectif de la COP 21 est d'aboutir à un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d'impulser ou d'accélérer la transition vers des sociétés et des économies sobres. Cet accord, censé entrer en vigueur en 2020, devra à la fois traiter de la baisse des émissions de gaz à effet de serre et de l'adaptation des sociétés aux dérèglements climatiques existants et à venir.

Et les syndicats dans tout ça ?

En France, la CGT, la CFDT, la CFTC, la FSU, Solidaires et l'UNSA estiment que la lutte concernant les changements climatiques est pleinement une question syndicale. Cette position est partagée par la Conférence syndicale internationale (.CSI.).

Trop de travailleurs de par le monde sont menacés dans leurs conditions de vie et perdent leur emploi à cause de la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes ou sont menacés de le perdre en raison de la nécessaire transition énergétique et de l'abandon des énergies fossiles.

Cette transition technologique et l'ensemble des changements apportés à nos modèles de transport, de construction, de processus de fabrication, peuvent être moteur de création d'emplois. La transition vers un modèle de développement différent doit être basé sur la justice sociale et se faire avec les travailleurs.

Lors de la journée d'étude du 3 novembre intitulée “.syndicats et questions environnementales.”, qui s'est tenue au Conseil économique, social et environnemental, l'UNSA a rappelé que la transition énergétique devient une exigence d'intérêt général et est un levier pour la compétitivité des entreprises et de la France.

À l'occasion de cette journée d'études, l'UNSA a abordé un certain nombre de points concernant : - une plus grande sobriété énergétique, - une amélioration du système existant pour consommer moins d'énergie, notamment dans le domaine du bâtiment (.isolation.), - un rapprochement des lieux de production et des lieux de consommation afin de limiter l'impact des transports, - la mise en place d'une communication pour une réelle prise de conscience des citoyens, - une impulsion de l'économie circulaire.

>  Lire notre article :  “.Qu'est-ce que l'économie circulaire ?.”  (.13 avril 2015.)
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