Publié le 25 mars 2014
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Le 1er tour des Municipales à Paris

Le 1er tour du 23 mars présente dans la Capitale la plupart des caractéristiques constatées au niveau national : recul du PS, poussée de la Droite, percée des écologistes et augmentation sensible du nombre de voix obtenues par le FN (qui partait cependant à Paris de scores très bas en 2008). Dans un contexte qui lui est très défavorable, la Gauche garde cependant toutes ses chances de conserver Paris mais dans des conditions différentes de celles qu'elle a connues pendant la dernière mandature. Quelques paradoxes sont à noter pour ce scrutin.

Alors qu'en 2008, la Gauche avait remporté trois arrondissements dès le 1er tour, elle n'en gagne aucun à l'issue du vote du 23 mars 2014, et c'est la Droite qui remporte du premier coup quatre mairies d'arrondissement (les 1er, 6e, 16e et 17e). Avec 34,40 % des voix, Anne Hidalgo se retrouve loin du pourcentage obtenu par Bertrand Delanoë en 2008 (41,60 %) mais fait mieux que le Maire de Paris sortant au 1er tour de 2001 (31,31 %). Avec 35,64 % des suffrages, Nathalie Kosciusko-Morizet – qui arrive en tête de ce premier tour –  devance très nettement les résultats obtenus par Françoise de Panafieu en 2008 (27,92 %) et Philippe Séguin en 2001 (25,74 %).

Pour ce 1er tour de 2014, le PS est en recul dans tous les arrondissements parisiens sans exception et les listes d'Anne Hidalgo, si on les compare aux listes présentées par le Parti Socialiste au 1er tour de 2008, connaissent leurs plus forts pertes en nombre de points de pourcentage dans le 4e arrondissement (– 11,09), le 17e ( - 10,81) et le 11e ( - 10,31).  La chute est largement amortie dans le 5e arrondissement ( - 0,73), le 20e ( - 1) et, dans une moindre mesure, le 8e ( - 3,28). Le recul des listes d'Anne Hidalgo est égal ou supérieur à 10 points dans les 1er, 2e, 4e, 9e, 11e et 17e arrondissements.

Par rapport aux résultats obtenus par l'UMP au 1er tour de 2008, les listes présentées par Nathalie Kosciusko-Morizet gagnent des points dans tous les arrondissements (souvent dans des proportions importantes) à l'exception – notable – du 7e arrondissement (voir ci-dessous la liste des paradoxes). Les listes de NKM connaissent leurs plus fortes progressions par rapport à celles de l'UMP il y a six ans dans le 15e arrondissement ( + 14,62), le 14e ( + 12,29) et le 16e ( + 11,34).

Percée des écologistes et du FN

Ce premier tour des élections municipales à Paris est également marqué par une avancée sensible des écologistes et, dans une moindre mesure, du Front National.

Avec 8,86 % des suffrages, les listes de Christophe Najdovski (EELV) font mieux que celles de Denis Baupin en 2008 (6,78 %) mais nettement moins bien que les listes présentées par Yves Contassot en 2001 (12,35 %). Les écologistes enregistrent leurs plus fortes progressions dans le 13e arrondissement ( + 12,86% des voix), le 18e ( + 12,65 %) et le 11e ( + 11,16 %). Alors que le Maire écologiste du 2e arrondissement Jacques Boutault conforte sa position au 1er tour (32,96 % contre 29,9 % au 1er tour de 2008), ce qui lui permet de devancer la liste d'Anne Hidalgo de plus de 10 points alors qu'il était placé en deuxième position derrière le PS en 2008, les listes d'EELV enregistrent leurs plus mauvais scores dans le 16e arrondissement (2,31 % des suffrages), le 7e (3,05 % des voix) et le 15e (4,47 %). Elles atteignent ou dépassent les 10 % dans neuf arrondissements (les 1er, 2e, 3e, 10e, 11e, 12e, 18e, 19e et 20e)

Le Front National quant à lui double son score en passant à 6,26 % des suffrages contre 3,17 % au premier tour de 2008 et 3,47 % en 2001. Le FN enregistre ses meilleurs résultats dans le 19e arrondissement (avec 7,94 % des suffrages contre 3,6 % en 2008), le 20e (7,48 % contre 3,6 % en 2008) et le 13e (7,46 % contre 3,4 % en 2008). Mais, même dans les arrondissements où elles obtiennent leurs plus mauvais résultats (le 2e avec 3,97 % des suffrages, le 6e avec 4,8 %, le 8e avec 4,77 %), les listes de Wallerand de Saint-Just connaissent une progression sensible ou doublent les pourcentages obtenus par le Front National en 2008. Aucune cependant ne parvient à atteindre ou à dépasser la barre des 10 % des suffrages dans un arrondissement, à partir de laquelle il est possible de se maintenir au second tour.

La prochaine Maire de Paris sera battue dans son arrondissement

Le scrutin du 23 mars présente dans la Capitale quelques paradoxes :

> la candidate qui sera élue Maire de Paris début avril aura été battue dans l'arrondissement où elle se présentait. Ni Anne Hidalgo (placée en 2e position dans le 15e arrondissement avec 29,1 % des suffrages alors qu'elle était en tête au 1er tour de 2008 avec 35,9 % des voix), ni Nathalie Kosciusko-Morizet (placée également en 2e position dans le 14e arrondissement avec 33,1 % des suffrages, ce qui représente un progrès très important par rapport aux 20,8 % obtenus par l'UMP en 2008) ne peuvent en effet espérer remporter la Mairie de l'arrondissement où elles se présentaient dimanche prochain 30 mars. Cet échec n'empêchera pas Anne Hidalgo ou NKM de remporter la Mairie de Paris puisqu'elles seront élues Conseillères de Paris, donc éligible comme première magistrate.