Laïcité et neutralité à la Ville de Paris
".Laïcité et neutralité au sein des services publics de la Ville de Paris.". Tel est l'intitulé du document présenté aux organisations syndicales par le Secrétariat Général lundi 30.novembre 2015, réunion présidée par Philippe Chotard. Se sont rendues à cette invitation la CFDT, la CFTC, la CGT et l'UNSA.; on notera donc l'absence de FO, SUPAP-FSU et UCP, soit près de la moitié des organisations syndicales représentatives. L'exécutif a exprimé la volonté de finaliser ce guide à l'usage des encadrant(e)s d'ici la journée de la laïcité, qui se tient le 9 décembre prochain.
..............
Le guide pratique à destination des encadrants
La Mairie de Paris a précisé que d'ici cette date ce guide pouvait faire l'objet d'amendements. Les participants ont ainsi appris en séance que leur avis était requis. Or, outre le fait qu'il est difficile pour les OS dans un délai aussi court d'effectuer un travail de fond sur un document loin d'être anodin, il apparait que l'administration n'entend pas les remarques formulées lors de cette réunion par la CFDT, la CGT et l'UNSA. Ces remarques portent sur la forme même du document qui révèle que l'angle choisi par la Ville de Paris est celui de la mise en exergue de la laïcité, au contraire de ce que propose l'Association des Maires de France dans son hors-série de novembre 2015.
> lire le vademecum de l'AMF
L'AMF en effet, évoque chaque thème de la vie communale, le replaçant dans son contexte, et rappelle très précisément les principes et le droit en vigueur qui sont ainsi présentés comme fondateurs de la neutralité de l'agent public , d'où découle logiquement le principe de laïcité. Les trois syndicats précités ont tenu à faire remarquer que la neutralité ne se résume pas au seul fait religieux et qu'il est essentiel d'insister sur les risques de dérives sectaires ou communautaristes. Et d'ajouter que la neutralité de l'agent public s'étend à la fois au politique, au philosophique, au religieux et à l'ethnique.
Un document quasiment bouclé
Si, sur quelques points rédactionnels, le Secrétariat Général est prêt à modifier la formulation, il s'avère qu'il n'ira pas au-delà et qu'aucun amendement de fond ne pourra être présenté.; il est en effet précisé que le choix retenu (.il faut comprendre ".définitivement arrêté.".) est de parler des agents puis des usagers. Ce document se veut un premier support pour l'encadrant, dont la responsabilité essentielle est de s'assurer de comportements conformes au sein de ses équipes. Quand on sait combien les cadres se sentent souvent seuls, notamment en services déconcentrés, face à des situations génératrices de tensions, on ne peut que s'étonner de cette légèreté de la réponse de l'administration. Entendant privilégier le côté pratique, l'administration rappelle qu'elle a mis en place des formations dédiées et qu'une personne ressource a été désignée au sein du Secrétariat Général.: Lucile Bertin.
La position de l'UNSA
L'UNSA a tenu à rappeler que ce dossier doit être porté par le politique, comme s'en est engagé auprès d'une de ses délégations Mao.Péninou dans le cadre de sa délégation. Philippe.Chotard, quant à lui, assure que le ".service après-vente." sera assuré. Si l'échange et la concertation n'aboutissent pas, des sanctions disciplinaires seront engagées. Échange et concertation.: il est évident que tout manager est conscient de son rôle moteur et adapte son mode de communication à ses agents. Pour autant, encore faut-il que l'encadrant de proximité soit complètement soutenu dans cette démarche par l'intégralité de la hiérarchie, exécutif compris. Le passé le dément.
Le Secrétaire général rappelle que lors des entretiens d'embauche, il appartient aux recruteurs d'informer les candidats du principe incontournable de laïcité, ajoutant cette noble phrase ".nous sommes porteurs des mêmes valeurs.". Cependant, il apparaît nécessaire de mener une analyse plus fine pour déterminer la frontière entre les sphères privée et professionnelle, notamment pour les personnels en contact avec le public.
> Lire aussi : La CEDH valide la conception française de la laïcité