Publié le 8 novembre 2016
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Droit à la déconnexion : l’éloge de la raison

Alors que la loi travail oblige les entreprises à mettre en place le droit à la déconnexion avant janvier 2017, la Ville de Paris a d’ores et déjà prévu une communication constructive, lors de la prochaine séance du CHSCT Central du 15 novembre, sur les lignes directrices qu’elle compte mettre en œuvre.

L’UNSA relève  avec satisfaction que ce sujet sensible fait l’objet d’un intérêt particulier et d’une expérimentation de 6 mois.

Le paradoxe du cadre connecté

Si le droit à la déconnexion intéresse tous les salariés, il faut reconnaitre que les cadres sont particulièrement concernés. Selon une étude APEC de décembre 2014, réalisée sur un panel de 450 cadres en poste dans le privé, 89 % d’entre eux estiment que les outils numériques brouillent la frontière entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle. Ils sont seulement 23 % à se déconnecter en dehors de leur temps de travail. Tout en affichant une bonne maîtrise des technologies de l’information, une grande partie des cadres interrogés reconnait que ces technologies ont plutôt tendance à augmenter leur charge de travail et à dégrader leur qualité de vie. Et d’ajouter que ces nouveaux usages ne facilitent ni le travail collectif ni les relations professionnelles.

Une nécessaire régulation

L’affirmation d’un droit à la déconnexion doit permettre de prendre du recul par rapport à des outils dont l’usage abusif est générateur de fatigue, de stress et au final de manque d’efficacité. C’est pourquoi il est essentiel que l’employeur, qu’il soit privé ou public, anticipe les risques psycho-sociaux et impulse de nouveaux comportements. Quand on sait que les cadres de direction reçoivent près de 300 courriels par jour et que cette tendance s’amplifie, il est vraiment devenu nécessaire de définir et de respecter des  règles de régulation. C’est l’affaire de tous. La communication « déconnexion, mode d’emploi »  de la DRH au CHSCT va d’ailleurs dans le sens d’une mise en œuvre collective et l’UNSA participera activement à la réflexion engagée. Nous demanderons s’il est possible d’obtenir une évaluation du volume de mails envoyés hors des horaires collectifs de travail (soit entre 20h00 et 8h00, le week-end et jours fériés) bien entendu hors horaires exceptionnels ou astreinte. Nous suggèrerons que les points essentiels de cette première communication soient repris sous forme d’un vade-mecum ou intégrés à la charte informatique. En conclusion il est indiqué que ce mode d’emploi sera évalué après 6 mois d’expérimentation. Nous demanderons des précisions concernant le périmètre de cette expérimentation et les indicateurs permettant de suivre l’application concrète de cette déconnexion.

Ne pas craindre de ne pas vivre avec son temps

À chacun de faire une pause et de réfléchir à ses propres pratiques. Qui ne s’est jamais laissé entraîner dans une avalanche de courriels ? Qui n’a jamais consulté son portable durant les réunions (sans parler de la plus discrète mais plus intrusive montre connectée) ? Qui n’a jamais été confronté à ce choix : soit je lis mes mails durant mes congés (c’est toujours cela de gagné !), soit j’attends le retour au bureau et j’en aurai pour 2 jours à tout trier ? (Alors qu’un message d’absence ou un transfert vers un collaborateur ou collègue peut s’anticiper). Qui a vraiment lu et appliqué le mode d’emploi des courriels disponible sur l’Intranet ? Et surtout qui ne s’est jamais plaint de ne pouvoir joindre un collègue en temps réel ? ... > lire l’article L. 2242-8 du Code du travail modifié par la loi Travail > lire la communication objet du point n° 4 du CHSCT central du 15 novembre 2016 «.déconnexion, mode d’emploi » > lire la fiche « courriels mode d’emploi »