Réorganisation de la Mairie : les premiers pas
Anne Hidalgo a présidé ce matin 16 mai un CTP Central extraordinaire afin de connaître le point de vue des organisations syndicales sur la réorganisation des services de la Ville. La Maire de Paris se positionne ainsi comme la patronne de l'administration parisienne, ce qu'aucun de ses prédécesseurs (Bertrand Delanoë, Jean Tiberi et Jacques Chirac) n'avaient fait. Elle se démarque également nettement de la deuxième mandature de Bertrand Delanoë (2008 - 2014) et de la politique menée alors par la Secrétaire Générale de la Mairie de Paris.
À partir du document mis en ligne par notre syndicat sur son site Internet dès vendredi dernier 9 mai, Anne Hidalgo a précisé et réaffirmé les propos qu'elle avait tenus lors d'une première rencontre avec les représentants des personnels cinq jours seulement après son élection comme Maire de Paris :
> le contact avec les Parisiens passe par l'administration. Les habitants de la Capitale doivent donc être au centre des préoccupations et des activités des services dans le cadre de ce que l'on pourrait appeler une “démarche usager” (parallèle à la “démarche client” du secteur marchand). Il va être nécessaire de faire constamment appel aux Parisiens pour connaître leurs demandes et savoir ce qu'ils pensent des services municipaux.
> un travail de fond doit être accompli sur la réorganisation des services municipaux (fusion des Directions, diminution des strates hiérarchiques) en accord avec les personnels et leurs représentants syndicaux (« Je veux qu'on avance ensemble »). « Les choses doivent bouger pour que les Parisiens continuent de soutenir le service public » déclare Mme Hidalgo. La Maire entend s'appuyer sur l'expertise des agents et éviter le recours à des consultants extérieurs. Elle entend également réduire sensiblement le nombre de chargés de mission (afin d'éviter une structure politique faisant doublon par rapport à l'administration). Anne Hidalgo insiste sur une démarche nouvelle qui se veut collaborative, basée sur le dialogue et moins hiérarchique.
Personnels et finances
La Maire de Paris a également réaffirmé sa volonté de ne pas diminuer le nombre d'agents municipaux (il n'y aura « pas de coups de rabot » dans les effectifs) et refuse d'entrer dans « une logique budgétaire et mécanique » que d'autres villes pratiquent aboutissant à des suppressions d'emplois. Anne Hidalgo a déjà réalisé des économies par la réduction des équipes de son Cabinet et de celles de ses adjoints, et entend en faire également par une efficacité accrue de l'administration parisienne et la recherche de recettes nouvelles.
Mme Hidalgo a également réaffirmé sa volonté de s'opposer au Gouvernement en cas de baisse des dotations de l'État attribuées à la Ville et de maintenir l'intégrité et la spécificité parisienne dans le cadre de la mise en place de la Métropole du Grand Paris.
Rompre avec Delanoë II
Son désir de se démarquer de la deuxième mandature de Bertrand Delanoë et de la politique menée alors par la Secrétaire Générale de la Ville de Paris est également très net. « Je n'ai pas d'approche marketing et cosmétique » a ainsi déclaré la Maire de Paris, en critiquant de nouveau « les logiciels simplifiant les procédures et perturbant les procédures de travail » ainsi que la « technostructure froide » générant des risques psycho-sociaux. « La méthode doit être différente de celle des dernières années » a renchéri Philippe Chotard, le nouveau SG de la Mairie.
La position de l'UNSA
Tout en approuvant l'esprit des réformes annoncées, notamment du point de vue du pragmatisme, l'UNSA note qu'un certain nombre de passages du document devant servir de feuille de route pour les années à venir sont très vagues. Un projet de service analogue aux thèmes actuellement développés à la Mairie de Paris en matière de changement a d'autre part été mis en place depuis huit mois au Centre d'action sociale de la Ville de Paris et donne de mauvais résultats (fortes pressions exercées sur les agents et notamment les cadres, absence de concertation et d'informations vis-à-vis des représentants des personnels). L'UNSA refuse bien entendu de donner un chèque en blanc à l'Exécutif et se montrera particulièrement vigilante sur la façon dont les changements annoncés se feront concrètement. L'UNSA a regretté l'absence de la directrice de la DSTI au CTP Central de ce vendredi matin alors que les questions informatiques vont jouer un rôle déterminant dans les évolutions futures. Le Syndicat UNSA des attachés des administrations parisiennes développera plus longuement cette position dans son prochain Flash du mardi 20 mai.