Delanoë remporte la guerre des cantines
Après plusieurs mois de bataille juridique et politique, le Tribunal administratif de Paris vient de donner gain de cause à Bertrand Delanoë sur la question de l'uniformisation des tarifs des cantines scolaires.
Jusqu'en septembre 2010, chaque Caisse des écoles des 20 arrondissements parisiens (qui constitue chacune un établissement public municipal à caractère administratif doté de la personnalité morale) fixait comme bon lui semblait le prix du repas dans les cantines scolaires de l'arrondissement. Du coup, des familles qui avaient exactement les mêmes revenus mais n'habitaient pas le même arrondissement pouvaient payer pour leurs enfants des prix différents pour le déjeuner pris à la cantine de l'école.
Votée en Conseil de Paris en mai 2010, la réforme établit une unique grille de prix pour l'ensemble du territoire parisien. Elle fixe huit tarifs différents allant de 0,13 € à 5 € par repas selon les revenus et la composition de la famille. À la rentrée de septembre, cinq maires UMP parmi les huit arrondissements dirigés par la droite ont refusé d'appliquer cette réforme qui pénalise, selon eux, les classes moyennes et rogne sur leurs prérogatives locales (le conseil d'administration de chaque Caisse des écoles étant présidé par le maire d'arrondissement).
La Mairie de Paris a alors saisi le Tribunal administratif pour faire appliquer la réforme. Déboutée deux fois sur l'urgence, la Mairie vient de gagner sur le fond. Même s'ils assuraient hier soir « n'avoir pas encore reçu notification de cette décision », les cinq maires UMP concernés (6e, 8e, 15e, 16e et 17e) ont annoncé leur intention « de faire appel » du jugement (appel qui n'est pas suspensif).