C'est une séance houleuse que le CTP Central a connue le 11 mai. Dans une atmosphère souvent tendue, le projet d'additif à la Charte des arrondissements a été retiré de l'ordre du jour, et la réforme de la fonction “bâtiments” tout comme la création d'un établissement public administratif chargé de la gestion des musées ont reçu un avis négatif de l'ensemble des syndicats siégeant au CTP. La Secrétaire Générale de la Mairie de Paris se désole et l'adjointe au Maire chargée des ressources humaines promet l'ouverture de discussions sur le « chantier du dialogue social ».
L' ordre du jour du Comité technique paritaire Central (Ville et Département) du 11 mai était important. Mais la séance a viré très rapidement à un choc frontal entre Maïté Errecart, adjointe au Maire de Paris chargée des ressources humaines, et les représentants de l'administration parisienne d'une part, et l'ensemble des syndicats siégeant au CTP (CFDT, CFTC, CGT, FO, SUPAP-FSU, UCP, UNSA) d'autre part. Au centre des débats, souvent houleux et ponctués d'incidents : le dialogue social ou plutôt ce que l'ensemble des organisations syndicales considèrent être une absence de dialogue social au niveau du terrain notamment.
Ainsi, le premier point concernant un projet d'additif à la Charte des arrondissements visant les services sociaux a été retiré de l'ordre du jour par Mme Errecart, après avoir subi de vives critiques de la part des représentants des personnels. L'adjointe au Maire de Paris et présidente du CTP Central souhaite à la fois que la question « soit revue » et que le projet puisse être examiné par le Conseil de Paris en 2012. Les organisations syndicales demandent que la DUCT et la DFPE soient associées à ce projet d'additif conjointement avec la DASES et le CASVP.
La réforme de la fonction “bâtiments” n'a pas rencontré plus de succès auprès des syndicats siégeant au CTP Central. Le paradoxe de cette réforme (que l'on retrouve dans la création de l'EP Musées) tient dans le fait que de nombreuses réunions ont été tenues par les services concernés avec les syndicats en ce qui touche sa mise en place, mais qu'un sentiment d'absence d'informations, voire d'occultation des véritables problèmes, est constaté par les délégués des personnels auprès des agents concernés. Le résultat est que tous les syndicats ont voté contre cette réforme, l'UNSA faisant pour sa part remarquer qu'elle pose de nombreuses difficultés pratiques pour les échelons déconcentrés des directions gestionnaires (notamment pour les circonscriptions DASCO-DFPE).
Les échanges déjà vifs sur la réforme de la fonction “bâtiments” ont encore monté d'un cran en ce qui concerne le projet de création d'un établissement public administratif chargé de la gestion des musées, auquel nous consacrons un article spécial. Là aussi, tous les syndicats ont voté contre cette création.
Au milieu du tumulte, la Secrétaire Générale de la Mairie de Paris, Véronique Bedague-Hamilius, a regretté que les syndicats et l'Exécutif « ne puissent se retrouver sur la réforme bâtiments ». Considérant que les critiques des organisations syndicales dénonçant une externalisation puis une privatisation à terme des travaux et opérations touchant les bâtiments municipaux constituaient « un procès d'intention », la SG a estimé qu'il y avait « nécessité de recentrer les problèmes techniques » dans une seule Direction de la Ville et que « le diagnostic professionnalisé [ introduit par cette réforme ] nous aidera au niveau budgétaire ».
Après de derniers échanges également vifs concernant le guide de déontologie (qui s'appliquera aux fonctionnaires et aux agents contractuels de la Ville), Mme Errecart, présidente du CTP Central, a levé la séance en déclarant qu'une réunion se tiendra prochainement sur « le chantier du dialogue social ».
La réunion du CTP Central du 11 mai a duré plus de quatre heures.