Cinquième partie de notre enquête sur les conditions de travail des attachés. Trois questions et huit sous-questions permettent une meilleure approche de ce problème hautement sensible que vos élus paritaires UNSA abordent à chaque CAP. Quels sont les freins à la mobilité interne ? Comment le bilan de compétences est-il perçu ? Un fait est (hélas !) bien mis en valeur par les réponses apportées à notre questionnaire : plutôt que de faire appel aux attachés d'administrations parisiennes, les recruteurs se tournent trop souvent vers leur réseau lorsqu'un poste est vacant.
À la première question “Avez-vous cherché, au cours des derniers mois, à changer de poste ?”, 71 % des attachés répondent “non” et 29 % répondent “oui”.
Pour ces 29 % concernés :
1) une très grande majorité (74 %) a cherché un poste au sein de la Ville de Paris ou de ses établissements publics, tandis que 10 % ont souhaité une mutation dans la Fonction publique territoriale et 10 % dans la Fonction publique de l'État. 5 % des attachés ont recherché un nouveau poste en dehors de la Fonction publique.
2) 29 % des attachés ne reçoivent pas de réponse lorsqu'ils font acte de candidature, ou reçoivent « très rarement » une réponse. Ce pourcentage très élevé arrive en tête des réponses à notre question “Quels motifs vous ont été donnés pour justifier le refus de votre candidature ?”. Il est à proprement parler scandaleux. Quelle curieuse conception des relations humaines ont les dirigeants des Directions municipales qui agissent de la sorte ! Et quel respect peuvent-ils ensuite attendre des agents qu'ils dirigent ? Les principaux motifs de refus sont : “je suis trop jeune” (28 %) et l'inévitable “je n'ai pas le profil” (18 %). Viennent ensuite : “je suis trop vieux” (11 %), “je suis trop spécialisé” (7 %), “je suis trop généraliste” (3 %).
3) À la question “Selon vous, maintenant, quel que soit l'endroit où vous avez postulé, quels freins avez-vous rencontrés ?”, une très nette majorité des attachés (55 %) répondent : « les recruteurs préfèrent faire appel à leur réseau ». Mauvaise image des attachés d'administrations parisiennes ? Méfiance persistante envers les cadres parisiens ? Facilité de faire appel “à une personne que l'on connaît déjà” ? Les explications sont sans doute multiples. Ce constat confirme toutefois l'impression que les jeux sont faits d'avance en matière de recrutement et que les fiches de vacance de postes sont souvent publiées pour la forme.
4) 71 % des attachés ayant souhaité bouger récemment sont favorables à la mise en place d'ateliers de la mobilité, dont les objectifs seraient de formaliser et valider un projet de mobilité, le réajuster (si nécessaire), élaborer un plan d'action, se préparer à sa mise en œuvre, et connaître les différentes possibilités statutaires (mutation, détachement, mise à disposition).
5) Toujours parmi les 29 % d'attachés ayant souhaité une mobilité en 2011, seulement 14 % ont demandé à bénéficier d'un bilan de compétences. Pour les 71 % qui ne l'ont pas demandé, une majorité (49 %) ne ressent pas la nécessité d'un tel bilan et 18 % estime que cet outil « ne sert à rien ». Pourtant, parmi celles et ceux qui ont réalisé un bilan de compétences, 20% déclarent qu'il a été « très utile » et 32 % « utile » dans leur recherche de mobilité.
Les questions relatives à la mobilité ne sont donc pas faciles à régler pour les attachés d'administrations parisiennes.
Notons d'ailleurs, pour terminer, qu'à notre question “Votre hiérarchie vous a-t-elle suggéré une mobilité”, 79 % des attachés répondent négativement.
Prochain article : les attachés et la santé au travail.
Pour consulter la version intégrale de notre rapport d'analyse et de synthèse concernant notre questionnaire sur les conditions de travail, cliquez ici.
Vous pouvez également prendre connaissance d'un résumé du rapport d'analyse dans notre rubrique “Les grands dossiers”.
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