Publié le 25 août 2011
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RATP : un syndicaliste UNSA mis en cause dans un scandale sexuel

Dernière actualisation : Samedi 27 août 2011 – 15 : 50

La direction de la RATP et le syndicat SUD ont saisi la justice après avoir reçu une lettre anonyme dénonçant des faits de harcèlements sexuels au sein de l'entreprise. L'un des anciens responsables de l'UNSA-RATP (surnommé “le Roi”) est mis en cause. Dans un premier communiqué de presse du 25 août, la Fédération des Transports UNSA indique notamment qu'elle « se portera partie civile dans cette affaire » et que le militant impliqué a été exclu de l'UNSA le 4 janvier 2011. Dans un deuxième communiqué de presse daté du 26 août, l'UNSA-RATP précise également que « son syndicat l'UNSA-COMMERCIAL a été exclu, ainsi que tous ses fidèles collaborateurs. Ce syndicat avait pour champ d'activités principal le département SEM, à savoir le personnel commercial ».

« Les victimes étaient bouleversées »

Selon la lettre anonyme de dénonciation, les bureaux de l'UNSA-RATP, situés à Paris 19 boulevard de Sébastopol, étaient utilisés pour des rencontres. Des rencontres qui n'excluaient d'ailleurs pas des passages dans des hôtels parisiens.

Les femmes « qui ont refusé de coucher vivent une vie dure » affirme la lettre anonyme. Les hommes témoins des faits auraient été intimidés par le délégué UNSA. « De plus, ils sont pénalisés dans leur déroulement de carrière, parce que tout simplement ils ont désobéi à l'exigence du Roi ». La lettre signale également les « soirées organisées la nuit dans les locaux du CSA [ nom d'un département de la RATP : Contrôle sécurité assistance ] de certaines lignes ».

Ces faits se seraient produits depuis une dizaine d'années. Une cinquantaine de personnes auraient été contraintes au silence. Les deux victimes présumées ont cherché du soutien vers les syndicats concurrents de l'UNSA. « Elles étaient bouleversées » déclare Olivier Cots, du syndicat SUD-RATP (à l'origine de la saisine, avec la direction de la RATP, du Tribunal de grande instance de Paris). « Elles avaient l'impression de ne pas être écoutées. On leur a même refusé d'être accompagnées d'un salarié ou d'un délégué syndical ».

En parallèle, selon le site Internet de l'hebdomadaire Le Point, le syndicaliste de l'UNSA mis en cause a bénéficié d'une promotion et a été nommé agent de maîtrise lors d'une commission de classement exceptionnelle réunie uniquement pour lui.

France-Soir affirme également qu' « un autre responsable du même syndicat, l'UNSA, [ exerçant aussi ses fonctions à la RATP ]a été condamné par la Cour d'appel de Paris en 2007 pour agression sexuelle. Les faits sont similaires à ceux dénoncés par le corbeau actuel ». « La RATP peut difficilement faire semblant de tomber des nues » estime le quotidien.

Alors que les témoignages des jeunes femmes concernées commencent à être mis en ligne sur les sites Internet des médias nationaux, l'UNSA RATP, dans son communiqué du 26 août, affirme vouloir « entamer l'ensemble des démarches juridiques pour que vérité soit faite et apportera son soutien aux potentielles victimes qui le souhaiteraient ».

Une activité politique dans un parti proche de la majorité

La Fédération Autonome des Transports UNSA et l'UNSA RATP précisent également, dans leur communiqué de presse du 25 août, que l'exclusion du militant mis en cause dans le dernier scandale sexuel « a été motivée entre autre par le fait que le dirigeant du syndicat confondait étroitement activité syndicale et activité politique ». « Dans cette affaire, l'UNSA est convaincue que le responsable incriminé tirait son sentiment d'impunité au sein de l'entreprise RATP autant de son activité politique au sein d'un parti proche de la majorité que de son appartenance syndicale ».

Le juge Roger Le Loire a été chargé de l'affaire. « La plainte a été déposée le 13 juillet, le juge saisi le 27 juillet. Je me réjouis de cette rapidité à l'américaine » commente Olivier Cots, de SUD-RATP.

Le Syndicat UNSA des attachés des administrations parisiennes estime que l'affaire en cours est bien évidemment extrêmement grave et est de nature à nuire très profondément à l'image du syndicalisme. Notre syndicat rappelle à cette occasion qu'il s'oppose totalement à la promotion au choix de ses permanents au sein de l'administration parisienne, de telles promotions lui semblant contraires aux règles éthiques liées à l'exercice à plein temps d'un mandat syndical.