Le musée de Cluny fait peau neuve
Après la plus grande mue depuis sa création en 1843, le musée de Cluny, consacré au Moyen Age et situé au 6 place Paul Painlevé dans le 5ème arrondissement, a rouvert ses portes.
Vingt-trois millions d'euros de travaux - dont 6 autofinancés - auront été nécessaires pour refondre sans le dénaturer cet ensemble patrimonial classé aux Monuments historiques.
Niché dans le plus ancien hôtel médiéval de Paris, complété par les thermes gallo-romains de Lutèce, Cluny forme une stratification architecturale atypique dont les 27 ruptures de niveaux le rendaient inaccessible aux personnes à mobilité réduite. Avant la crise sanitaire, le musée accueillait plus de 200 000 visiteurs par an.
Depuis 2011, trois vagues de travaux se sont succédées afin de restaurer les monuments, y adjoindre 650 mètres carrés supplémentaires d'accueil, rendre le musée plus visible et le Moyen Age plus accessible.
L'enjeu du dernier chantier, qui aura occasionné dix mois de fermeture était de concevoir, outre la mise en accessibilité, de nouveaux décors et une muséographie contemporaine. Des ascenseurs ont fait leur apparition ainsi qu'un nouvel escalier.
Le cheminement parmi les œuvres restaurées et légèrement moins nombreuses a été fluidifié.
La vingtaine de salles survole, au travers d'une abondante production artistique et matérielle, près de 1.500 ans d'histoire avec des bulles thématiques permettant de mieux appréhender les multiples facettes de la période médiévale : vie quotidienne, arts du combat, économie, sculptures de Notre-Dame ou de la Sainte Chapelle, et bien sûr l'incontournable tapisserie de la Dame à la Licorne, star du musée.
L'immense frigidarium des thermes gallo-romains restera dévolu aux expositions temporaires.
Obturées par des panneaux, les fenêtres, qui ne laissaient pas passer le jour, mettent désormais en lumière des pièces parfois uniques : coffrets d'ivoire, dytiques, émaux, coffres, tapisseries et autres sculptures.
Seul point noir au tableau : les jardins médiévaux En raison de la crise sanitaire, ces derniers n'ont pas encore fait peau neuve. Ce sera, espère-t-on à Cluny, pour 2023.