Publié le 18 janvier 2022
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« Encore un moment monsieur le bourreau » le ticket de métro obtient un sursis

Le ticket de métro a toujours été bien plus qu'un vulgaire titre de transport. Marque-page ou pense-bête, il accompagne, depuis plus de 121 ans, les Parisiens mais aussi les provinciaux et les touristes. Il sert aussi bien de filtre de cigarettes, de cale à une table chancelante ou d'inspiration à de nombreux artistes, avant de terminer souvent au fond d'une poche, d’un sac ou d'un tambour de machine à laver.

Il devait disparaitre en mars 2021 mais c’était sans compter avec les conséquences de la pandémie mondiale. En effet, en raison de la tension, même s’il n’y a pas de pénurie, sur l’approvisionnement en puces électroniques, nécessaires à la fabrication des cartes Navigo remplaçant les titres de transports cartonnés, Ile de France Mobilité a préféré jouer la prudence et a décalé au mois de septembre 2022, six mois de sursis, l’arrêt total de la vente des carnets de 10 tickets T en papier.

Puisqu’il est appelé à disparaitre remontons le fil de son histoire qui a débuté le 19 juillet 1900, jour de l'ouverture de la première ligne du métropolitain (l’actuelle ligne 1). 30 000 tickets sont vendus ce jour-là. Afin que le contrôle soit rapide et instinctif il était de couleur différente pour chacune des deux classes et d’une troisième pour le billet aller-retour.

Il faut attendre trente ans pour voir apparaître le tout premier tarif réduit du réseau. Il est destiné aux mutilés de guerre, symbole du poids des anciens combattants de la Première Guerre mondiale dans la société d'alors.

Au lendemain de la guerre, il y a foule sur les quais. Les Parisiens vivent encore à l'heure des rationnements. Le métro apparaît comme le meilleur moyen de se déplacer et atteint un record de fréquentation, avec 1,5 milliard de trajets en 1946. Il n'a été dépassé que très récemment avec 1,538 milliard… en 2017. Afin de «desserrer» un peu les voyageurs, l'administration du métro supprime la 1re classe en 1947. Mais elle est vite rétablie l'année suivante. Ce n'est qu'en 1991 que la distinction disparaît définitivement dans le métro et en 1999 dans le RER.