Publié le 8 novembre 2016
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Défense de la langue française : aux fonctionnaires de montrer l’exemple

Une récente circulaire, signée conjointement par la Ministre de la Fonction Publique et le Secrétaire d’État chargé du développement et de la francophonie, rappelle aux agents publics l’obligation d’employer la langue française dans leur travail. Elle se réfère à la loi n° 94-665 du 4 août 1994 qui précise bien que la langue française est la langue des services publics.

À l’heure où néologismes et anglicismes fleurissent à l’oral comme à l’écrit, les fonctionnaires sont donc invités à l’exemplarité.

 

 La langue de la République est le français

C’est par la citation de l’article 2 de la Constitution que débute la circulaire adressée, le 1er.octobre.2016, aux Ministres, Préfets de région et de département, ainsi qu’aux directeurs généraux des agences régionales de santé.  Partant du constat que l’utilisation de vocables étrangers ainsi que l’usage d’une langue étrangère lors des échanges se généralisent, Annick Girardin demande aux 5 millions d’agents publics de participer activement à inverser la tendance. « Le français est une langue moderne, apte à désigner toutes les réalités du monde d’aujourd’hui. Un vocabulaire simple et précis est le garant d’une expression claire et compréhensible» précise la circulaire, faisant ainsi le lien avec la démarche de simplification et de clarification du langage administratif engagée depuis plus de 10 ans. Cette défense du français est également celle du multilinguisme au niveau des organisations internationales. Et ce n’est pas vain quand on sait que l’anglais représente la langue d’origine de  la plupart des documents de la Commission européenne.

Comment ne pas perdre son Latin

Dans un souci de pragmatisme, la circulaire enjoint aux services de consulter la base Franceterme, site consacré aux termes recommandés au Journal officiel de la République française à la place des termes équivalents en langue étrangère (et plus particulièrement en anglais). Espérons que cette recommandation parvienne aux services de la Ville et soit suivie par les contributeurs de ses publications et de celles de ses partenaires. Dans l’attente,  voici un petit exercice de traduction : . le meet up de l’appel à projets (site « Madame la Maire j’ai une idée »), . Paris, cité des makers, qui favorise l’upcycling (site Paris.fr), . l'affiche du Hackathon open democracy now, incluant un atelier de réflexion sur la blockchain (se déroulant en mairie du 18ème), . le coworking, le showroom, l’empowerment  (site de la Direction de l’attractivité et de l’emploi, dont les services sont particulièrement productifs !).

Pour les collègues qui auraient des doutes, nous conseillons la consultation du site  de l’Académie française qui regorge de traductions toutes plus savoureuses les unes que les autres (tel l’acronyme « LOL » traduit par « se pâmer de rire »). À savourer également un extrait de la rubrique « néologismes et anglicismes » : « Gageons aussi que s’ils [les touristes] avaient voulu visiter un pays où ils pouvaient lire des formes comme crew, summer show, walldrawings, groove, fashion week, brow bar, etc., sur les enseignes mais aussi sur des affiches municipales ou sur des documents émanant des mairies, c’est dans des terres de langue anglaise qu’ils se seraient rendus. Ayons confiance en la capacité de ces touristes d’aimer la langue du pays dans lequel ils se trouvent, et soyons sûrs que cet amour est également partagé par les autochtones, qui pourraient souhaiter, eux aussi, voir toutes ces choses écrites dans la langue de Molière. »