L'UNSA va tenir son congrès national 2015 à Montpellier du 31 mars au 2 avril. Ce congrès va donner l'occasion à l'UNSA de débattre à propos d'un certain nombre de thèmes importants tels que la mondialisation, l'Europe, les mutations de l'économie, l'emploi, le modèle social, l'action sociale, le droit à l'éducation et à la formation, les conditions et la santé au travail, l'égalité professionnelle et la conception du syndicalisme. Le tout étant traité dans l'esprit de ce que Luc Bérille, Secrétaire Général de l'UNSA, dénomme à juste titre “ le syndicalisme en positif ”.
Une mondialisation incontournable
L'implosion de l'URSS et des régimes communistes en 1989–1991 a provoqué le déferlement de l'économie de marché sur le monde entier. Pour l'UNSA, ce phénomène et les mouvement de fond qu'il entraîne (au niveau, entre autres, du brassage des cultures) est incontournable sous peine de sombrer dans le déni de réalité. En 20 ans, les échanges mondiaux ont été multipliés par quatre, les économies au niveau des nations s'intègrent de façon croissante. Mais d'autres chiffres sont alarmants : à ce jour, près de 200 millions de personnes sont au chômage, dont 75 millions de jeunes. Avec la Confédération syndicale internationale (CSI), l'UNSA milite pour que des contre-feux soient mis en place face à une mondialisation qui pourrait se révéler dévastatrice pour l'ensemble de la planète : mettre la finance au service de l'économie réelle, établir un socle universel de protection sociale, d'égalité des genres et d'éducation universelle et gratuite, un accès pour tous aux soins de santé, à la nourriture, à l'eau potable et la concrétisation d'un accord mondial sur le climat. Favorable à une gouvernance mondiale multilatérale et démocratique, l'UNSA demande que l'Organisation internationale du travail (OIT) soit placée au cœur des décisions à l'échelle mondiale afin de garantir une approche du travail fondée sur les droits.
Le combat pour l'Europe
Seule l'Europe a la taille critique pour s'imposer dans la mondialisation. Une plus grande intégration s'impose, notamment au niveau de la zone euro. Mais l'Europe doit changer de cap, la compétitivité par les coûts, la déréglementation, l'austérité imposée, débouchant inéluctablement sur un échec économique, social et politique. Un contrat social pour l'Europe doit être mis en place accompagné d'un plan d'investissement européen visant la croissance et l'emploi durable. L'UNSA milite notamment pour un socle minimum de droits sociaux dont un salaire minimum européen, l'égalité de traitement pour tous les travailleurs exerçant au même endroit (y compris les travailleurs migrants), une Union bancaire capable de prévenir les dérives du secteur financier.
La fiscalité
L'UNSA, avec la Confédération européenne des syndicats, se prononce pour la mise en place d'un régime fiscal progressif et, en France, un rééquilibrage entre fiscalité directe et indirecte. L'UNSA revendique une démarche vers une fiscalité européenne autonome. Une politique de lutte contre la fraude fiscale est prioritaire.
L'emploi
L'UNSA mise sur le développement de la professionnalisation des cursus scolaires et d'enseignement supérieur via le développement des formations en alternance pour combattre le chômage. À plus long terme, le développement d'une politique de filières, la stimulation de la recherche et de l'innovation, le recours à la formation qualifiante sont les instruments principaux de la restauration de notre compétitivité au niveau mondial.
Modèle social et action sociale
Pour l'UNSA, le service public est au cœur de notre identité et de notre modèle de société. Le pilotage de l'avenir de notre pays nécessite que l'État garde une capacité de stratégie, de régulation et de contrôle. À ses côtés, les collectivités locales et le système hospitalier sont des partenaires essentiels. Le droit à la santé pour tous, la lutte contre la pauvreté, l'accès au logement constituent les bases du bien commun dans une société qui doit par ailleurs s'adapter au vieillissement et à la différence. Dans une économie dominée par la compétitivité, la rapidité des évolutions techniques et des nouvelles organisations du travail, tous les actifs sont confrontés aux changements d'emploi, de métier ou d'entreprise, ainsi qu'à des périodes plus ou moins longues de chômage. Les trajectoires professionnelles sont donc désormais marquées par de plus grandes mobilités. Pour l'UNSA, il s'agit moins de s'opposer aux besoins d'adaptation de l'économie que de construire un véritable filet de protection professionnelle et sociale pour tous les actifs. L'égalité professionnelle et salariale entre les hommes et les femmes constitue d'autre part un enjeu essentiel en termes de droits fondamentaux. Mais c'est aussi un enjeu économique et social. Pour l'UNSA, le travail des femmes est un facteur de croissance, de cohésion au sein de la société, d'émancipation et d'autonomie.
Quel syndicalisme ?
Sous peine d'inefficacité, le syndicalisme ne peut ignorer les réalités économiques, sociales et humaines qui, au XXIe siècle, encadrent désormais aussi la négociation collective et l'action syndicale. La mondialisation et, dans ce cadre, la place que la France (à l'instar des vieux pays industriels) doit y occuper avec l'Europe, en font partie. Ces questions constituent les vrais axes des débats qui traversent ou clivent la société française. Le combat pour l'Europe sociale, contre le repli national qui signerait à terme le déclin de notre pays, pour la régulation et pour la construction d'une nouvelle protection des salariés est l'horizon vers lequel notre syndicalisme doit inscrire son action.