Anne Hidalgo répond à nos questions
Dans le cadre des élections municipales des 23 et 30 mars, le Syndicat UNSA des attachés des administrations parisiennes a adressé un questionnaire aux deux principales candidates, Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet. Après vous avoir fait part la semaine dernière des prises de position de Mme Kosciusko-Morizet, nous publions aujourd'hui les réponses qu'Anne Hidalgo a apporté à l'UNSA Attachés Paris sur la Fonction publique parisienne, les conditions de vie et de travail des personnels municipaux et l'avenir du Grand Paris.
Répondant à notre questionnaire, Mme Hidalgo nous a adressé une lettre de six pages dont les grands thèmes peuvent ainsi être résumés :
La Fonction publique parisienne : elle « a pu profiter du meilleur des fonctions publiques d'état et territoriales. Ses spécificités doivent être préservées quand elles ont du sens et sont favorables aux agents. C'est pour cette raison que je me suis fortement engagée auprès du gouvernement et des parlementaires pour que ce statut soit totalement préservé avec la création de la Métropole du Grand Paris ».
Les recrutements : « Les règles qui régissent les recrutements hors voie du concours sont précises et limitent cette possibilité aux postes pour lesquels aucune candidature de fonctionnaire n'a pu être retenue. je ne souhaite naturellement pas déroger à ce cadre législatif et statutaire ».
Les suppressions de postes : « Je souhaite à ce stade maintenir globalement les efforts de stabilisation [ des ] effectifs et consacrer les créations de postes aux ouvertures de nouveaux équipements et aux priorités politiques. Les effectifs d'agents de catégorie A suivront les mêmes évolutions afin de préserver l'encadrement et le management des agents ». Mme Hidalgo précise d'autre part que « les effectifs de l'administration parisienne ont progressé ces dernières années, dans un premier temps pour mettre en œuvre la réduction du temps de travail, offrir aux agents du temps consacré à leur vie personnelle mais aussi mieux organiser le temps de travail au service des besoins des Parisiens, puis pour accompagner le développement de nouveaux services et équipements de proximité ».
L'absentéisme : le réduire « est une nécessité absolue qui mérite une politique active des ressources humaines » estime l'actuelle Première adjointe au Maire de Paris. « Elle suppose de mieux prévenir la pénibilité mais aussi et je l'assume la mise en œuvre d'une politique disciplinaire juste mais ferme » précise-t-elle.
La mobilité : « Le mouvement des attachés organisé par la DRH depuis plusieurs années comme celui des ingénieurs TP pour la première fois cette année sont de bons outils au service de la mobilité au sein de la Ville. Mais je crois aussi qu'il faut faciliter davantage les mobilités externes à la ville afin de permettre à des agents d'aller acquérir de nouvelles expériences et en faire bénéficier la Ville à leur retour. Beaucoup le font déjà mais je crois qu'une amélioration de l'information et de l'accompagnement liés à ces mobilités permettrait à un plus grand nombre d'en bénéficier, s'ils le souhaitent ».
La place des cadres : « Je n'oppose pas des cadres qui seraient managers d'équipes aux experts qui seraient de super-techniciens. Je suis au contraire convaincue que la richesse des métiers offerts par la Ville et la diversité des formations proposées permettent d'alterner au cours d'une même carrière professionnelle ces deux profils de postes ».
Les conditions de travail : « Nous aurons à mettre en place de nouvelles instances au sein des administrations parisiennes. La transformation des CHS en CHSCT va nous permettre de disposer d'un outil au service de l'amélioration des conditions de travail en renforçant les actions déjà mises en œuvre en la matière. Au-delà des instances représentatives du personnel, je crois nécessaire que dans chaque direction, dans chaque service, un temps soit consacré à un échange entre agents et management sur les conditions de travail. Je crois que c'est au plus près des agents que l'on peut agir efficacement notamment dans la prévention des risques psychosociaux ». En ce qui concerne la question de la restauration, Anne Hidalgo juge que « pour assurer une pause déjeuner de qualité, nous avons fait le choix d'investir dans la restauration collective par le développement d'une offre de qualité, bon marché, gérée par l'ASPP. Pour les agents dont le lieu de restauration est éloigné de ces restaurants, il faut amplifier le système de conventions avec nos partenaires. Ce modèle me semble le plus adapté aux besoins des agents ».
Le logement : « Je souhaite qu'une part significative des attributions de logements puisse toujours être destinée aux agents de la ville ». Au niveau de la Capitale, Mme Hidalgo précise : « Parce qu'il y a urgence, parce qu'il nous faut aller encore plus loin et plus fort, je m'engage à amplifier et à accélérer la construction de logements dans Paris. Je veux en créer 10 000 par an, atteindre 25 % de logements sociaux en 2025 et 30 % en 2030 ». L'actuelle Première adjointe au Maire précise également qu'elle entend transformer « 200 000 m2 de bureaux vacants » en logements.