Pourquoi l’UNSA n’a pas été chez la Maire
“.Voir la Maire, pourquoi faire ?.” : telle est la question que l'UNSA a posé vendredi dernier 3 juillet via un message adressé par Intranet à l'ensemble des personnels, en réponse à Anne Hidalgo qui invitait notre organisation syndicale ce mardi 7 juillet. Cette rencontre s'inscrivait dans le cadre des entretiens annuels que la Maire entend mener, comme son prédécesseur, en bilatéral avec chacun des syndicats représentatifs de la Ville. Le hic est qu'il faut être deux pour un dialogue (.surtout social.) et que la Municipalité est sur ce terrain inscrite aux abonnés absents.
Oui, pourquoi voir la Maire de Paris, alors que la Municipalité s'est lancée, au moins depuis le début de l'année, dans une politique aussi désordonnée que forcenée de réforme des Directions municipales et de leurs missions, sans aucune concertation avec les représentants élus des personnels, et en niant même en pratique la légitimité des syndicats parisiens.?
Oui, pourquoi voir la Maire de Paris, alors que celle-ci n'a pas hésité lors d'une réunion à mettre en cause le droit de grève (.lors du conflit concernant les équipements sportifs.), allant même jusqu'à accuser les syndicats de «.prendre les Parisiens en otage.».?
Oui, pourquoi voir la Maire de Paris, alors que son équipe estime qu'avec une participation de 38.% aux dernières élections pour le Comité technique central, les syndicats parisiens ne représentent plus rien ou si peu de choses (.Anne Hidalgo a quant à elle été élue Maire de Paris au printemps 2014 avec moins de 25.% des électeurs inscrits.).?
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes des Bisounours
En fait, comme l'UNSA l'a déjà dit et écrit, ces entretiens bilatéraux de la Maire avec les organisations syndicales de la Ville sont uniquement conçus, dans le contexte actuel, comme l'un des éléments de la politique de communication de la Municipalité visant à faire croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes des Bisounours. C'est ce petit jeu que l'UNSA refuse de cautionner.
D'un côté, les difficultés quotidiennes au travail ressenties de façon de plus en plus forte par l'ensemble des personnels et provoquées pour l'essentiel par la réorganisation incessante des services (.et les réunions multiples qu'elle entraîne pour l'encadrement.). D'un côté également, la multiplication tous azimuts des projets à effectifs constants (.au mieux.) entraînant un accroissement très sensible de la masse de travail pouvant conduire au burn-out. De l'autre, des déclarations lénifiantes, des consultants payés à prix d'or pour réaliser des sondages bienveillants allant dans le sens de l'Exécutif, des flashes d'auto-satisfaction ne prenant aucun compte des réalités du terrain. C'est forcer les agents à vivre dans un monde et à penser dans l'autre, but ultime de la communication “.stress et paillettes.” de la Mairie.
Les attachés d'administrations parisiennes le savent bien : de plus en plus positionnés en accordéon, ils ne sont qu'une variable d'ajustement dans le plan de charge d'un service.
À l'heure de la prévention des risques psycho-sociaux, à quel moment la Municipalité mettra-t-elle à son ordre du jour un management à la hauteur de la plus grande collectivité locale de France, notamment pour ses cadres, afin d'associer l'ensemble des personnels aux changements d'organisation et instaurer une communication authentique pour restituer les décisions prises.?
Lire
> La lettre adressée par l'UNSA à la Maire de Paris expliquant le boycott
> Le tract de l'UNSA : “ Voir la Maire, pourquoi faire ? ”
> L'article de Social Nec Mergitur : “.Anne Hidalgo se prend un camouflet syndical de la part de l'UNSA.”
> L'article du Parisien : “.Le syndicat UNSA veut boycotter Anne Hidalgo.”